Juin 2023 : Amazonie
Les indiens d’Amazonie
De nombreuses tribus indiennes existent encore aujourd’hui dans le monde. Le Brésil est l’un des pays de la planète qui en compte le plus avec environ 305 communautés peuplant le pays pour près d’un million d’individus. D’après le gouvernement brésilien, 690 territoires sont autochtones et couvrent 13% de la superficie totale du pays. La quasi-totalité se situe dans le bassin amazonien (98,5%).
Les indiens d’Amazonie, qui sont-ils ?
Les indiens sont les premiers à avoir habité la forêt amazonienne. Découverts par les Européens au XVIème siècle lors de la colonisation de l’Amazonie, ils ont toujours suscité la curiosité de l’homme blanc : langue, couleur de peau, coutumes et traditions façonnent leur identité, bien loin des standards européens. Menacés depuis l’arrivée des colons, ces tribus ont connu de nombreux fléaux : esclavagisme, violence et surtout maladies. Malgré cela, quelques unes d’entre elles subsistent et tentent de perpétuer leurs traditions culturelles au coeur de l’immense forêt amazonienne.
Au Brésil, les Yanomami forment une tribu au nord de l’Amazonie. Avec une population de 19 000 membres, leur territoire est le plus grand du bassin amazonien : il représente 9,4 millions d’hectares soit un peu plus que la superficie de la Hongrie. La tribu des Tikuna est la plus nombreuse de la région avec environ 40 000 individus.
Toutefois, en raison de la déforestation et de l’empiétement de leurs terres, les peuples indiens n’atteignent que rarement le millier d’individus. En effet, les Awá par exemple, ne sont plus que 450 mais ce n’est rien comparé au peuple Akuntsu, qui ne compte plus que 5 hommes.
Le peuple Awá est aujourd’hui très menacé. Ces indiens sédentaires vivent de la chasse, de la pêche et de la cueillette. Repoussés de leurs terres par les colons et les chercheurs d’or, ils se réfugient aujourd’hui encore, au coeur de la forêt amazonienne dans des endroits peu convoités par les barons de l’agro-alimentaire. La plupart des indiens Awá vit par conséquent, isolée et en fuite perpétuelle à la recherche de nouveaux espaces, bien souvent sur des territoires non-protégées.
Les Guarani représentent la tribu la plus nombreuse au Brésil puisqu’elle compte environ 51 000 membres. Répartis sur sept états, il s’agit du premier peuple à avoir été contacté lors de la colonisation européenne. Depuis toujours, ce peuple nomade est en quête de “la terre sans mal”, un lieu destiné à vivre sans douleurs ni souffrances où l’immortalité et le repos éternel règneraient. Cependant, menacés par les fermiers et leur politique d’élevage et de production intensive, le territoire des Guarani a été dévasté. De nombreux indiens sont désormais regroupés en petites réserves, bien souvent surpeuplées. La destruction de leur habitat naturel – la forêt amazonienne – a rendu la chasse et la pêche impossible, sans parler de leurs “nouvelles terres” bien trop petites pour y cultiver quoi que ce soit.
Un mode de vie en harmonie avec la forêt
Nous les Indiens, sommes comme des plantes. Comment pouvons-nous vivre sans notre sol, sans notre territoire?
Chaque communauté indienne dépend de son territoire ancestrale. Grâce à la végétation qui les entoure, les populations se nourrissent, se protègent et se soignent. La forêt amazonienne et ses rivières fournissent les aliments de base de l’alimentation autochtone : manioc, fruits exotiques, plantes, viandes, etc… Pêchés ou étourdis grâce au timbó (poison naturel qui une fois dans l’eau, asphyxie les poissons et les font remonter à la surface), le poisson est aussi un aliment très apprécié des indigènes.
Les tribus indigènes accordent une forte importance aux croyances et aux esprits de la forêt. Aussi, chaque tribu possède son chamane qui perpétue les traditions, guérie les mauvaises âmes et transmet de génération en génération, les mythes et les rituels de la communauté. Les chamanes sont aussi les intermédiaires entre la forêt et les indiens : ils apprennent aux plus jeunes à cueillir les plantes puis à les utiliser.
Le rôle des populations indiennes dans la préservation de la forêt amazonienne est vital : ces communautés vivent en harmonie avec la nature, tout en interagissant avec elle sans pour autant détruire ses ressources. Les indiens mémorisent chaque espace de la forêt, de ce qu’elle peut fournir à ce qu’ils peuvent en faire. Ils connaissent les moindres recoins de leur territoire et ont une connaissance extrêmement détaillée de la faune et de la flore.
Le peuple des Yanomami par exemple cultive 500 variétés de plantes pour se nourrir, pour se soigner pour construire leurs habitations et pour subvenir à leurs besoins. Ils peuvent également pêcher naturellement grâce aux plantes qui leur permettent une collecte fructueuse. La tribu des Tukano connaissent eux, 137 variétés de manioc. Les indiens Satere Mawe utilisent le guarana, ce fruit énergisant, depuis des siècles comme coupe faim afin de chasser pendant de longues heures durant.
Des populations menacées
Qu’ils soient isolés ou non, les indiens sont des survivants de la colonisation et de l’agriculture intensive. De nos jours, nombreux sont ceux qui fuient les bûcherons en laissant derrière eux, leurs terres ancestrales. Alors que de jour en jour, la déforestation gagne du terrain, les indiens isolés deviennent de plus en plus vulnérables : aussi bien face aux maladies qu’à la violence engendrée par les exploitants agricoles (assassinat, travail forcé, torture, etc…).
Aujourd’hui, il existe plus de 200 organisations qui luttent pour la protection des populations indigènes et pour leurs droits. Raoni Metuktire, le cacique du peuple Kayapo est reconnu mondialement comme étant la figure de la lutte pour la préservation de la forêt amazonienne et des traditions indigènes.